Conference | Paper

Le rapprochement des noms entre Brentano et Platon suffit pour faire ressortir toute l’étrangeté d'un binôme dont nous ne trouvons aucune occurrence dans la littérature critique. L’étude des textes où Brentano traite explicitement de Platon, dans ses cours d’histoire de la philosophie grecque notamment, ne permet de nuancer que peu le constat, essentiellement négatif, qui émerge de la mise en contexte : Platon, pour Brentano, n'a de place dans l’histoire de la philosophie qu'en vue d'Aristote ou, mieux, en vue de l’accomplissement de la philosophie grecque qui coïncide avec Aristote lui-même. C’est vers l’analyse des problèmes que nous devrions alors nous tourner pour ouvrir une perspective moins négative du rapport à Platon : non tant directe-ment par un examen de la philosophie platonicienne, mais par la solution concrète aux pro-blèmes aristotéliciens que Brentano envisage. Il faut ainsi considérer non tant ce que Brentano dit de Platon, mais ce que Brentano fait avec Aristote par un repérage indirect et implicite des traces, sinon platoniciennes, du moins platonisantes que l'on peut retrouver dans le commentaire de Brentano à Aristote.